we speak
septembre 2022
L’automne est bien installé au Québec. Et qui dit automne, dit frénésie de la rentrée. On retrouve notre routine, notre télé et nos séries préférées ainsi que notre petit train-train quotidien. C’est un moment où l’on sent nos habitudes de consommation changer et l’on devient même parfois plus sage. Mais est-ce que les Québécois sont si différents du ROC en cette période automnale? Dans cette édition, on vous parle encore et toujours de certaines de nos différences par rapport à nos habitudes de vie, à l’inflation, aux élections, et même à notre foi. Côté pub, côté communications et côté humain, voici ce qui vaut la peine d’être mentionné (à notre humble avis).
Sérieuse, la politique? Peut-être un peu trop, justement. On le constate de plus en plus avec le déclenchement récent des élections au Québec, plusieurs partis essayant de séduire par le rire. Même la campagne publicitaire officielle d’Élection Québec adopte un ton humoristique qui va jusqu’à se moquer du message politique plus « traditionnel ».
Pourquoi ce changement de tonalité? Évidemment, l’humour fonctionne toujours très bien au Québec. La preuve, une page comme « L’actualité en meme », qui parodie les politiciens, récolte plus d’abonnés sur Instagram (plus de 14 000) que tous les autres partis politiques principaux, à l’exception de Québec Solidaire (42 000) qui, depuis plusieurs années, s’est approprié l’humour Web pour faire passer son message. Comme quoi les annonceurs qui veulent percer au Québec gagneraient parfois à ne pas trop se prendre au sérieux, et ce, même si le sujet de leur message est, justement, sérieux.
Il est également important de rappeler que les élections au Québec, tout comme ailleurs, constituent un véritable « barrage médiatique » dont les annonceurs doivent tenir compte, sans quoi leurs messages risquent d’être noyés dans une mer de slogans et de promesses en l’air. Toutefois, certains en ont profité pour tirer leur épingle du jeu en parodiant les publicités politiques. L’approche comporte certainement sa part de risques, mais si elle est bien menée, il s’agit d’une occasion de créativité média très forte à ne pas manquer. Encore une preuve que l’humour au Québec reste payant, tant en période électorale que tout au long de l’année.
Il manque par contre une portion sur les annonceurs qui profitent des élections pour faire eux mêmes des parodies ou des pastiches des pub politique ou de la créativité média (tsé les dudes qui avait fait des pancartes de complet gestion cravate aux pancarte électorale)
Comme chaque année, le mois de septembre marque la rentrée télévisuelle avec la programmation automnale. Cette rentrée, c’est un rendez-vous privilégié avec le star-système québécois. Encore une fois, en collaboration avec notre partenaire Jungle Média, nous vous partageons cinq nouveautés (toutes des productions originales québécoises) du petit écran (ou des autres écrans de votre choix!) à surveiller au cours des prochaines semaines.
Radio-Canada Ici Télé:
STAT : La nouvelle quotidienne qui remplace la légendaire District 31. STAT, c’est une incursion dans le quotidien des membres du personnel de l’Hôpital St‑Vincent de Montréal. On y découvre quatre amis entre les mêmes murs, qui occupent des postes bien différents. Le groupe (rôles interprétés par Suzanne Clément, Patrick Labbé, Geneviève Schmidt et Stéphane Rousseau) est encore sous le choc du départ de François, l’amoureux d’Emmanuelle, décédé un an plus tôt dans des circonstances nébuleuses. Autour d’eux gravite une galerie de personnages qui interagissent et qui animent les différents départements de l’hôpital.
DU LUNDI AU JEUDI, À 19 H
POUR TOI FLORA : Cette série porte pour la toute première fois à l’écran l’héritage douloureux laissé par les pensionnats autochtones au Québec. Bien qu’elle soit fictive, l’émission Pour toi Flora raconte l’histoire de deux jeunes Anishinaabes (Algonquins) qui tentent aujourd’hui de faire la paix avec le passé.
LE MARDI, À 20 H
TVA :
INDÉFENDABLE : Une quotidienne mettant en vedette Sébastien Delorme, qui occupe la case horaire dominée pendant des années par Radio-Canada. Une nouvelle série judiciaire engageante, rassembleuse et captivante. Indéfendable plonge dans le monde du cabinet de défense criminelle Lapointe-Macdonald, un univers réaliste construit de drames humains.
DU LUNDI AU JEUDI, À 19 H
ANNA ET ARNAUD : À la suite d’un grave traumatisme subi à 20 ans, Arnaud (Nico Racicot) perd graduellement ses repères, ses rêves et ses espoirs, et se retrouve dans la rue, là où le bonheur se vend au gramme. Sa mère, Anna (Guylaine Tremblay), une couturière talentueuse pour un club de patinage artistique, tente l’impossible pour sortir son fils du brouillard des drogues et du froid.
LE MARDI, À 20 H
Noovo :
UNE AFFAIRE CRIMINELLE : Les destins de Catherine Godin (Céline Bonnier) et de l’enquêteur Benoît « Bing » Inglis (Louis-Philippe Dandenault), qui travaille aux crimes majeurs, s’entrecroisent lorsqu’ils sont interrogés par des enquêteurs du Bureau des enquêtes indépendantes sur les événements qui se sont déroulés à Saint-Bruno lors des quinze dernières années.
LE MARDI, À 20 H
Déjà, les premières semaines de diffusion montrent une chaude lutte pour rejoindre un maximum de téléspectateurs, tout en leur permettant de renouer avec beaucoup de leurs vedettes préférées. Comme on dit au petit écran : soyez au rendez-vous, ou à vos enregistreurs et plateformes de rattrapage, pour ne rien manquer de ces nouveautés!
Ce n’est pas une surprise pour personne, l’inflation est au cœur de la vie de tous les Canadiens depuis janvier dernier. Mais selon de récents sondages, le Québec se distinguerait sur le plan de l’impact vécu par cette inflation. En gros, les Québécois se sentiraient moins touchés dans leur vie quotidienne que les gens des autres provinces, particulièrement en ce qui a trait à leur capacité de respecter leur budget et de couvrir leurs dépenses courantes. Cela voudrait-il dire qu’on est de nature plus optimiste ou moins anxieuse? Peut-être qu’une part de cette attitude est attribuable à ce trait particulier des habitants de la Belle Province.
Par ailleurs, il ne faut pas négliger un facteur important qui pourrait influencer, voire biaiser, ces résultats : la composante démographique. Ce sont majoritairement les personnes plus âgées qui se sentent plus aptes à affronter l’inflation de façon zen grâce à leur patrimoine. Et avec le vieillissement de la population, leur présence pourrait éclipser celle des 18 à 34 ans qui, eux, se disent très préoccupés par les effets de la crise sur le maintien de leur niveau de vie. D’autres facteurs, comme la hausse des salaires, qui a été plus marquée au Québec qu’ailleurs, surtout dans le secteur privé, doivent être considérés.
Tout compte fait, on n’a pas fini de se serrer la ceinture, au Québec comme ailleurs, et on devra user de créativité pour revoir nos façons de vivre en mode inflationniste en continuant de renflouer notre petit bas de laine comme on peut. Quant à elles, les marques devront ajuster leur message et leur façon de le véhiculer en considérant les difficultés financières de toutes les générations de consommateurs affectées par la crise actuelle. Un beau défi qui pourrait durer longtemps ou pas… selon qu’on est optimiste ou non!
La visite du Pape au Canada en juillet dernier s’est avérée un baromètre important de la piété des Québécois. Bien qu’elle fût tout de même marquante, elle ne s’est comparée en rien à sa visite en Alberta, par exemple, qui a réuni plus de 64 000 croyants.
Pourtant, la dernière visite du Pape au Québec, qui date de 1984, avait nécessité huit mois de préparation pour l’accueil de délégations des diocèses de tout l’est du Québec, par des paroisses, pour une messe papale qui avait rassemblé plus de 300 000 personnes.
La « dépopularité » des événements à caractère catholique s’explique notamment par le fait que le clergé a longtemps dicté le destin des Québécois et que l’Église est encore synonyme de contrôle et de coercition. La religion catholique a agi comme un véritable verrou à l’indépendance des Québécois. C’est un élément de notre histoire qui contribue à en faire un peuple unique et distinct du ROC.
Le déclin du catholicisme au Québec est certainement l’un des effets liés à la Révolution tranquille, durant laquelle les croyants se sont mis à remettre en cause l’autorité de la religion au sein de l’État. Depuis les années 1980, le désir d’indépendance s’est intensifié, et les Québécois ont tranquillement rompu leur lien avec la religion et ont voulu tracer une croix sur leur passé religieux.
Le Québec est donc aujourd’hui l’une des provinces les moins pratiquantes au Canada, et ceci se manifeste de différentes manières, notamment dans le paysage québécois. Aujourd’hui, moins de cinq pour cent des Québécois prétendent être des catholiques pratiquants et l’exode des messes a laissé bon nombre des 700 églises de Montréal complètement vacantes. Fait intéressant : plutôt que de voir ces lieux démolis ou tomber en ruines, quelques promoteurs montréalais ont eu l’ingénieuse idée de réutiliser ces refuges spirituels d’autrefois en les transformant en de vrais sanctuaires débordants de cachet.
De nos jours, la religion de la province survit notamment grâce aux nouveaux arrivants. Le Québec a une histoire qui est étroitement liée à la religion catholique. Il est donc impossible d’aborder la position de l'Église catholique de nos jours sans faire un clin d’œil au passé du Québec. Les Québécois sont fiers de leur indépendance, fiers d’avoir résisté à l’invasion culturelle américaine, et d’avoir développé une identité et une société distinctes.
Il est important de noter que, bien que la religion catholique ne prenne pas une place en pratique dans la vie des Québécois, elle teinte néanmoins notre histoire (nom de rues, de villes), notre langage (expressions, sacres) et même nos fêtes et nos valeurs. Comme quoi, sans être les plus pratiquants, les Québécois ont quand même encore les valeurs judéo-chrétiennes ancrées dans leur quotidien.
Time Out a récemment sorti son fameux palmarès annuel des rues les plus cool au monde, et c’est Verdun qui remporte la palme d’or cette année. En effet, c’est l’enivrante rue Wellington qui est au top du podium en 2022. En plus de se transformer en rue piétonnière durant la saison estivale, Wellington sait en charmer plus d’un avec ses nombreux restaurants et ses boutiques locales. Avez-vous déjà visité le Palco pour un incontournable 5@Huîtres un soir de semaine? Les Shoppeux du coin sont des adeptes – c’est LE parfait moment pour boire un petit drink et s’enfiler quelques huîtres (pour ne pas dire une panoplie) entre collègues. Une rue des plus chaleureuses à mettre sur votre liste d’endroits à visiter, c’est un must!
Dans un bon nombre de sphères, le Québec se distingue du Canada : si vous êtes un lecteur aguerri de nos infolettres, ce n’est pas une nouvelle! Eh bien, c’est également le cas pour tout ce qui touche au logement. En effet, le Québec est la province championne au Canada en ce qui concerne le nombre de personnes vivant seules et en union libre, nous révèle Statistique Canada dans son recensement de 2021.
Il y a plusieurs facteurs qui ont su influencer cette tendance. Certains sont plus objectifs et mesurables, comme le prix moins élevé des logements ou la forte densité de logements dans les centres-villes. D’autres relèvent de la culture québécoise et de son unicité.
Ici, notre modèle culturel prône l’indépendance, ce qui peut pousser les gens à vivre seuls. Une forte instabilité conjugale joue aussi un rôle important dans les choix des Québécois; le Québec connaît un taux de personnes vivant en union libre de 43 %, ce qui est immense, surtout si on le compare au reste du Canada qui, sans la belle province, n’a que 17 % de sa population vivant en union libre. Cet écart considérable se justifie par le fait que les Québécois se sont graduellement écartés du mariage depuis la Révolution tranquille, période pendant laquelle une séparation importante entre l’État et l’Église s’est faite, après l’emprise qu’elle a eue sur la population durant la Grande Noirceur. Il est aussi intéressant de noter que la proportion de jeunes qui vivent seuls grandit!
Ce changement de cap au niveau du logement et du mode de vie des Québécois, maintenant plus individuel, risque fortement d’influencer nos habitudes de consommation. C’est plus difficile de justifier une visite au Costco quand on vit seul, sauf si on aime faire des réserves pour l’année!
De pair avec le télétravail, cette tendance vers la solitude peut constituer une occasion importante pour les annonceurs, tant pour offrir de nouveaux produits ou services adaptés à un marché de plus en plus individuel que pour segmenter plus efficacement leurs communications selon leur cible. Dans tous les cas, ces données ont une grande influence sur le monde de la pub, et elles sont à considérer avec intérêt, surtout si la tendance se maintient!