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Dispatch 15 : Adieu, 2021!

décembre 2021

2021 est presque terminée. Quelles montagnes russes ce fut! Du couvre-feu à la liberté retrouvée, et maintenant, de retour aux mesures sanitaires plus strictes, on aura tout vu. Mais la pandémie de COVID-19 n’a pas fini de refaçonner notre quotidien, en redessinant les paysages sociaux, politiques et culturels aux quatre coins du monde. À la shop, on garde la tête haute et on continue de faire ce qu’on fait le mieux : comprendre le Québec. Et être là pour nos partenaires. Encore une fois ce mois-ci, on vous garde dans la loop et on vous dresse un portrait de la situation d’ici, à partir d’éléments qui nous ont allumés dans l’actualité. Côté pub, côté communications et côté humain, voici ce qui vaut la peine d’être mentionné (à notre humble avis).

Le discours unilingue du PDG d’Air Canada ne passe pas au Québec

Au Québec, la question linguistique est une corde plutôt sensible. Chez nous, on parle deux langues et on valorise le bilinguisme, mais la langue officielle, ça reste le français. Voilà pourquoi quand le PDG d’Air Canada, Michael Rousseau, après avoir prononcé un discours uniquement en anglais à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, s’est presque vanté d’avoir passé 14 ans au Québec sans jamais apprendre le français, la pilule n’a pas passé chez les Québécois. Une vague d’indignation s’en est suivie – certains ont même réclamé sa démission. Michael Rousseau a présenté des excuses en affirmant souhaiter améliorer son français lors d’un communiqué de presse. Cette erreur de parcours aura à tout le moins fait ressortir le fait qu’aujourd’hui, les Québécois s’attendent à ce que les dirigeants de grandes entreprises établies au Québec puissent communiquer en français afin d’assurer la pérennité et la valorisation de notre langue officielle.

Crédit photo | La Presse

Les femmes de la situation

Il y a quatre ans, Montréal élisait une femme comme mairesse pour la première fois. Valérie Plante succédait à Denis Coderre à la tête de la métropole, avec comme slogan « La femme de la situation ». Il faut croire que l’élection de 2017 a influencé les grandes villes du reste de la province, car le 7 novembre dernier, les Québécois ont élu des femmes à la tête de cinq des dix plus grandes villes québécoises : Valérie Plante a conservé son siège à Montréal, Catherine Fournier est devenue mairesse de Longueuil à 29 ans seulement, France Bélisle est la première mairesse de Gatineau, Évelyne Beaudin tient les rênes de Sherbrooke et Julie Dufour, de Saguenay. Dans la province au grand complet, 239 mairesses et 2 420 conseillères municipales ont été élues. La proportion des femmes au pouvoir augmente de façon constante depuis 2005. La jeunesse se fait également une place de choix parmi les élus. C’est encourageant pour l’avenir!

Un vent de parité a soufflé au Québec cet automne, et ça fait du bien en titi!

Crédit photo | Le Devoir

Iel, y a un nouveau pronom en ville

« Iel, iels. Pronom personnel. Rare. Sujet de la troisième personne du singulier et du pluriel, employé pour évoquer une personne, quel que soit son genre ». C’est officiel. Le pronom iel a fait son entrée dans la version numérique du dictionnaire Le Robert. Et comme on pouvait s’y attendre (on va se le dire, c’était écrit dans le ciel), l’explosion de réactions en France à la suite de cet ajout fait des vagues jusqu’au Québec. Pour le meilleur et pour le pire. Alors que certains disent « qu’il était plus que temps », d’autres affirment qu’un dictionnaire ne devrait pas se mêler de l’avancement des débats de société. Et suffit d’effleurer les milliers de commentaires Facebook sous les articles concernant la chose pour se rendre compte que les Québécois sont pas mal divisés sur le sujet.

Mais bon. La partie qui nous préoccupe le plus, à la shop, c’est l’impact que cela pourrait avoir sur nos choix de mots. Parce que le fait de dire que ce n’est pas le rôle d’un dictionnaire de prendre position sur un enjeu de société, ok, ça peut passer. Mais pas pour une marque – surtout en 2021. Plus que jamais, les marques sont imbriquées dans le quotidien des gens et, qu’on le veuille ou non, elles ont une responsabilité face à ce qu’elles disent, et surtout comment elles le disent.

Au moment d’écrire ces lignes, l’Office québécois de la langue française (OQLF) ne recommande pas nécessairement l’usage du mot iel, mais suggère plutôt la rédaction épicène, qui se résume par une approche globale d’écriture qui privilégie une représentation équitable des femmes et des hommes. Mais est-ce que c’est assez? Que faire lorsqu’on s’adresse à des personnes non binaires ou qui ne s’identifient à aucun genre? Difficile à dire pour le moment, mais c’est certain que les choses vont évoluer rapidement à ce niveau d’ici les prochains mois et les prochaines années. Et bien entendu, les rédacs de la shop gardent leurs yeux sur la puck pour mettre les bons mots dans la bouche de toutes nos marques!

Crédit photo | Getty Images

Qui a peur d’Amazon? Québec et Amazon, l’exception qui confirme la règle

Pour les librairies d’un peu partout dans le monde, Amazon représente une menace de plus en plus importante. L’arrivée de la pandémie et des premiers confinements au printemps 2020 n’ont certainement pas aidé à renverser la tendance. Toutefois, cas rare, sinon unique, les librairies du Québec se portent plutôt bien.

En effet, bien avant la pandémie, le Québec avait déjà mis en place une plateforme qui unissait toutes les librairies indépendantes autour d’un même site transactionnel : leslibraires.ca. Ainsi, malgré le confinement, si les librairies n’étaient pas ouvertes aux clients, elles demeuraient remplies d’employés qui travaillaient d’arrache-pied pour répondre à l’explosion de commandes faites en ligne. Entre avril 2020 et avril 2021, au Québec, la vente du livre a augmenté de 30 %.

La plateforme leslibraires.ca ne se limite pas aux transactions en ligne, elle partage du contenu sur les actualités littéraires de la province, des critiques, des entrevues, des extraits et des entretiens. Elle recrée donc en partie la relation entre le lecteur et son libraire que l’on retrouve en magasin. Voilà la preuve, encore une fois, que les Québécois seront toujours plus portés à encourager une entreprise ou une marque qui s’inscrit dans leur culture et qui leur parle dans leur langue.

Crédit photo | Le Devoir

Le Québec mitigé devant Aline

Produire une fiction sur la vie de Céline, notre diva nationale, tout en l’interprétant au grand écran est un pari risqué. Est-ce que Valérie Lemercier a relevé le défi?

Pour Claudette et Michel Dion, respectivement marraine et parrain de Céline, ce n’était qu’un… mauvais rêve. Ils ont été choqués de voir leur famille prendre des airs des Bougons – série québécoise qui dépeint une famille pauvre profitant du système – et de constater que plusieurs faits sur la vie de Céline avaient été inventés.

Pour le grand public, l’accueil fut coucicouça : certains fans ont comparé le film à une mauvaise caricature, notamment en raison du nom des personnages (Guy-Claude Kamar pour René Angélil, par exemple) et à l’accent faussement québécois d’Aline (Valérie Lemercier est Française). Mais beaucoup de fans ont qualifié l’œuvre d’hommage bienveillant et ont trippé raide sur la dimension plus fictionnelle, plus imaginaire et moins biographique.

Au Québec, Aline ne brillera peut-être pas autant que prévu, mais notre Céline, elle, restera à jamais une star du show-business.

Crédit photo | Caramel Films


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