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DISPATCH 11 : Le Québec, un an plus tard

mars 2021

Le printemps semble vouloir pointer le bout de son nez, notre couvre-feu vient de passer de 20 h à 21 h 30, et certaines régions laissent miroiter l’espoir de passer en zone orange… y’a de la lumière au bout du tunnel! Mais la pandémie de COVID-19 n’a pas fini de refaçonner le quotidien de tous, en redessinant les paysages sociaux, politiques et culturels à travers le monde. À la shop, on garde la tête haute et on continue de faire ce qu’on fait le mieux : comprendre le Québec. Et être là pour nos partenaires. Encore une fois ce mois-ci, on vous garde dans la loop et on vous trace un portrait de la situation d’ici, à partir d’éléments qui nous ont allumés dans l’actualité. Côté pub, côté communications et côté humain, voici ce qui vaut la peine d’être mentionné (selon notre humble avis).

Est-ce que ça a bien été, finalement?

Y’a un an, presque jour pour jour, la shop créait cette infolettre, le Dispatch, pour vous tenir au courant des impacts de la COVID sur les Québécois. Une crise qu’on pensait traverser en quelques semaines, ou quelques mois… haha! Finalement, est-ce que ça a bien été? Des fois oui, des fois non. On a vécu (et on vit toujours) le confinement; on a appris à se distancer et à se laver les mains très souvent; on a ajouté le masque à notre garde-robe et, pour la première fois, on a modifié nos horaires quotidiens en fonction d’un couvre-feu. Ça a été rough, et ça l’est toujours. Mais à travers ces 365 jours (et still counting), notre résilience légendaire nous a permis de garder la tête hors de l’eau, la plupart du temps. On s’est fait sacrer province canadienne la plus optimiste de la pandémie; on s’est serré les coudes, et la tendance vers l’achat local a bondi de 82 % depuis l’an dernier; on a eu le goût de quitter nos centres-villes et de s’exiler en campagne, on a dessiné des arcs-en-ciel dans nos fenêtres, et finalement, on a compris que notre culture, nos artistes et nos créateurs, c’est pas juste des extras dans nos vies : on en a besoin au quotidien (ou presque). Ce qu’on retient aussi, c’est que nos « nouvelles » habitudes de consommation sont teintées d’un peu plus de réflexion, et ça, c’est probablement là pour rester.

Crédit photo | Codersera

Les Québécois ont de la misère à reconnaître les marques locales

Les Québécois aiment de plus en plus acheter local. C’est la chose qu’on répète depuis le début de la pandémie : on veut encourager les entreprises d’ici, on veut profiter de nos produits et faire rouler notre économie. Dans un climat où 73 % des gens ont moins de plaisir à magasiner qu’avant, où l’inquiétude de se rendre en magasin a augmenté de 44 % en un an, mais où 82 % des gens affirment vouloir acheter local, les marques se doivent de mettre toutes les chances de leur côté. Mais disons qu’il y a des produits locaux plus facilement reconnaissables que d’autres… dans les secteurs de l’alimentation, du meuble, de la quincaillerie et de la pharmacie, par exemple. Quand on s’éloigne de ces industries, on s’aperçoit que même si les Québécois ont la meilleure volonté du monde et veulent encourager l’économie locale, ils sont parfois incapables de reconnaître les produits d’ici! La chose à retenir : quand votre produit est fait au Québec, il faut le dire haut et fort, la pire chose à faire, ce serait de garder ça secret, surtout par les temps qui courent!

Crédit photo | Journal Métro

Ma cabane à la maison, ou comment sauver nos érablières

Alors qu’on voyait la saison des sucres approcher et qu’on tentait de se rendre à l’évidence qu’elle tomberait probablement à l’eau (et que la moitié de nos cabanes fermeraient leurs portes), un vrai miracle est arrivé : le projet Ma cabane à la maison. L’idée de départ est venue de l’agence Prospek (on leur lève notre chapeau, by the way!) et de la propriétaire de l’érablière le Chalet des Érables : un réel mouvement de solidarité québécois qui visait à regrouper le plus de cabanes possible à travers la province, à la fois pour leur offrir une plateforme de vente en pleine pandémie et pour permettre aux Québécois de profiter de leur tradition favorite. Et ça roule en masse! Des dizaines de milliers de boîtes repas sucrées ont été livrées partout dans la province, ce qui a permis de sauver la plupart de nos cabanes (et notre saison des sucres!). Une initiative 100 % made in Québec, pour le Québec. Et quand on parle d’achat local ET d’une envie de sauver une tradition, disons que le succès de la chose est pas mal assuré d’avance. Dans tous les cas, à la shop, on en a profité en masse (comme nos faces peuvent en témoigner sur les photos!).

Credit | Grenier aux nouvelles

Le Code Québec : à voir et revoir

«Les Québécois sont un mélange de folie latine (1. Heureux), de tolérance amérindienne (2. Consensuels), de flegme britannique (3. Détachés), d’obédience catholique (4. Victimes), de ténacité nordique (5. Villageois), de créativité française (6. Créatifs) et d’optimisme américain (7. Fiers). » Si on entre dans une église, on a de bonnes chances de tomber sur une Bible. Si on entre à la shop, on a de bonnes chances de tomber sur un exemplaire du livre Le Code Québec, qui débute avec cette intro. Et ce livre a récemment été transposé à l’écran, dans une série documentaire, à Télé-Québec. En gros, on y explique les 7 principales différences qui distinguent les traits collectifs québécois avec des exemples concrets, pour tenter d’établir un « code génétique québécois » dans toute sa complexité et ses paradoxes. Si vous cherchez à comprendre un peu mieux le Québec et à savoir comment frapper dans le mille avec vos messages, on vous garantit que c’est un temps de visionnement bien investi!

Photo credit | Radio-Canada

#Buttergate : contrat moral brisé entre les agriculteurs et les consommateurs

Au Québec, y’a des produits presque sacrés. Et le lait (et donc les produits laitiers) en fait partie. C’est quelque chose bien de chez nous qui est empreint de nostalgie et qui nous réconforte automatiquement. Alors, disons qu’en découvrant que nos agriculteurs utilisaient de l’huile de palme dans notre beurre, ça nous a titillés. Pis pas juste un peu. D’abord, l’huile de palme, ça vient d’ailleurs, et disons que sa réputation environnementale, c’est pas la meilleure. Et par-dessus tout, le logo de la p’tite vache bleue, c’est un symbole de pureté, de local, de tout ce qui est bon. On peut donc aller jusqu’à dire que le contrat moral entre les consommateurs et les agriculteurs a été brisé, à cause de ça. Les Québécois sont ben déçus – reste à voir comment les producteurs laitiers vont se rattraper et, surtout, de quelle manière cela va influencer la consommation et le lien de confiance avec les gens d’ici.

Photo credit | BBC

Pour savoir ce qui se passe au Québec et s’abonner : wespeakfrench@thefrenchshop.ca